Point de vue : pourquoi les ratios traditionnels ne suffisent plus toujours
On me pose souvent la question : est-ce qu'un bon ratio de liquidité garantit qu'une entreprise va bien ? La réponse courte : non. La réponse longue mérite qu'on s'y attarde un peu.
Les ratios financiers classiques – liquidité, solvabilité, rentabilité – restent des outils précieux. Mais ils capturent un instant T, une photo figée. Or, la vie d'une entreprise, c'est du mouvement constant. Un ratio parfait aujourd'hui peut masquer un problème structurel qui va émerger dans trois mois.
J'ai accompagné une PME industrielle l'année dernière qui affichait un ratio de liquidité générale de 1,8 – largement au-dessus du seuil de confort. Pourtant, en creusant, on a découvert que 60% de leurs actifs circulants étaient bloqués dans des stocks à rotation lente. Résultat : des difficultés de trésorerie malgré des chiffres rassurants sur le papier.
Ce que je recommande systématiquement :
- Analyser la composition détaillée des actifs circulants, pas juste le total
- Suivre l'évolution des ratios sur plusieurs trimestres pour repérer les tendances
- Croiser les ratios avec les flux de trésorerie réels pour avoir une vision complète
- Ne jamais négliger le délai de rotation des stocks et des créances clients
- Adapter les seuils d'alerte en fonction de votre secteur d'activité spécifique
Ce qui fonctionne le mieux, selon mon expérience, c'est une approche hybride : utiliser les ratios comme point de départ pour poser les bonnes questions, puis aller voir ce qui se passe dans les opérations quotidiennes. Les chiffres racontent une histoire, mais il faut parfois lire entre les lignes.
En 2025, avec la volatilité économique actuelle, cette vigilance devient encore plus importante. Les entreprises qui révisent leurs indicateurs chaque mois – et pas juste une fois par an – sont celles qui anticipent le mieux les ajustements nécessaires.